«Nous refusons de mourir», le message d’espoir des évêques de l’est du Congo

«Nous refusons de mourir», le message d’espoir des évêques de l’est du Congo

Dans un communiqué, les archevêques et évêques de l’Assemblée épiscopale provinciale de Bukavu, dans l’est de la République Démocratique du Congo dressent un bilan de la situation dans leur région. Tout en reconnaissant un certain respect du calendrier électoral par le gouvernement, ils dénoncent une classe politique méprisante des besoins de la population.

«Nous refusons de mourir». Le message des archevêques et évêques de l’Assemblée épiscopale de la province de Bukavu à l’est de la République Démocratique du Congo est éloquent. A l’issue de leur session ordinaire à Goma, du 14 au 20 mai 2018, les évêques se sont adressé aux fidèles catholiques et à la population congolaise.

Des inquiétudes…

Les religieux font part de leurs inquiétudes concernant la situation dans le Nord Kivu, en proie à des violences. Ils alertent à propos du morcellement du pays : «une certaine tendance politique (…) est en train de pousser au morcellement et à l’éclatement de la Province, pour ses intérêts particuliers». Les évêques dénoncent le danger d’attiser les rivalités interethniques, qui risquent de conduire à des violences comme dans le passé dans le territoire de Beni, en Ituri ou au Kasaï.

Autre reproche fait aux leaders congolais: une politique économique organisée au «détriment des Congolais mais au profit des économies étrangères». Selon les évêques, le pays est vidé de ses ressources naturelles tels que les mines ou le pétrole. Les surtaxes des agents publics étranglent l’économie congolaise affirment-ils. Les mots choisis sont lourds: la gestion des politiques «entraîne la misère des populations congolaises et le banditisme de tout bord». La gouvernance flottante, continuent les évêques, favorise l’insécurité permanente causée par des groupes armés et des bandes criminelles. Avec émotion, ils reviennent sur l’enlèvement et la mutilation criminelle d’enfants dans le territoire d’Uvira et de Fizi et l’assassinat dans le Nord Kivu de l’Abbé Etienne Nsengiyumva le 8 avril dernier.

… mais aussi un message d’espoir 

Cependant, l’Assemblée épiscopale de Bukavu se réjouit de la «relative tranquillité», «qui favorise le déplacement des populations dans le train quotidien de lutte pour la survie» autour des provinces de Bukavu et Mwenga. «Surtout, nous nous félicitons du respect du calendrier par la classe politique congolaise sur les dates précises des élections générales», fixées au 23 décembre 2018, même si «il n’y a guère de garanties que ces élections auront bien lieu sans entraves aux dates programmées!».

Enfin, les évêques tiennent à adresser un message d’espoir: «Nous ne devons pas céder au fatalisme. Il est temps de construire notre propre histoire.» concluent-ils, «Travaillons ensemble à bâtir une nouvelle culture de paix, de citoyenneté et de fraternité».

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