DÉCLARATION PASTORALE POUR LA JOURNÉE MONDIALE DU SIDA – 2015

DÉCLARATION PASTORALE POUR LA JOURNÉE MONDIALE DU SIDA – 2015

Symposium des Conférences Episcopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM)

DÉCLARATION PASTORALE POUR LA JOURNÉE MONDIALE DU SIDA – 2015

L’appel de l’Église d’Afrique en faveur des personnes vivant avec le VIH/SIDA et de leurs familles respectives

1. L’un des préceptes de notre foi chrétienne, est la conviction fondamentale que la vie est sacrée, de la conception à la mort. La vie demeure sacrée dans toutes ses formes et conditions de notre existence, y compris la maladie. En effet, à cause de la fragilité de la vie humaine, lorsque nous avons les malades parmi nous, que nous sommes appelés à offrir la plus grande solidarité dans la défense du caractère sacré de la vie 1.

2. Le 1er Décembre 2015, l’Eglise s’est jointe au reste du monde pour commémorer « la Journée mondiale du SIDA » avec le thème pluriannuel « d’atteindre zéro : zéro nouvelle infection du VIH. Zéro morts de maladies liées au SIDA. Zéro discrimination. » En outre, cette année, cette journée tombe au cours l’année que le SCEAM a déclaré « Année Africaine de la Réconciliation  » (29 juillet 2015 – 29 juillet 2016). Dans la foulée, un peu après la Journée mondiale du SIDA, l’Église universelle commencera la célébration de l’Année de la Miséricorde le 8 décembre 2015. Conscient de l’importance d’un tel jubilé, le SCEAM souhaite aborder la question des personnes vivant avec le VIH/SIDA et leurs familles éplorées à cause de cela, dans la dynamique de la Miséricorde.

3. Nous avons remarqué que la famille, dans son ensemble, pas seulement les membres individuels, est touchée, comme structure ou cellule concrète, par le VIH/SIDA en profondeur et de façon tragique. Cela affecte, parfois si on n’y prend garde, la caractéristique fondamentale du système de la famille africaine, qui est un très fort et réel lien qui unit les membres et prône le partage ainsi que la dépendance mutuelle. En outre, la honte d’être la risée des autres a conduit de nombreuses familles à cacher la vérité au sujet de la maladie ou la cause du décès du membre de famille atteint du VIH/SIDA. Elle a également conduit à de graves sentiments d’être négligés, de la part des malades, tant à la maison que dans la communauté, devenant ainsi une autre cause de la propagation du VIH.

4. En tant qu’Évêques africains, pendant notre préparation de la XVIE Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques sur le thème « La vocation et la mission de la famille dans l’Eglise et le monde contemporain », nous avons réaffirmé que le système familial, tel que conçu et vécu en Afrique, constitue le principal support pour tout le monde (cf. L’avenir de la famille, notre mission, 2015). Nous continuons à croire et c’est cela notre conviction que le statut de malade de VIH/SIDA, reconnu et admis comme tel, est une partie importante de l’adaptation à la maladie et à assurer le soutien familial pour les PVVIH (Manuel de Formation Pastorale de SCEAM en réponse au VIH/SIDA, 2014).

5. Nous tenons donc à féliciter nos familles en étant de vrais disciples du Christ pour les soins qu’elles dispensent à leurs malades. Nous félicitons la précieuse contribution de nos groupes familiaux, les communautés ecclésiales vivantes de base, les Religieux et religieuses qui gèrent les hôpitaux, pour l’appui aux personnes vivant avec le VIH/SIDA. Tous ces acteurs sont des témoins de l’amour inconditionnel prêché par notre Seigneur Jésus Christ en Marc 12,31. L’amour inconditionnel est aussi la base véritable de la réconciliation. Dans cette Année africaine de la réconciliation, nous prions pour la guérison dans les familles et les communautés locales qui ont vécu des tensions dans leurs relations à cause de la présence du VIH/SIDA parmi eux.

6. Nous appelons toutes les communautés de foi, d’exercer la charité et la miséricorde qu’elles cherchent à aider les personnes à récupérer et restaurer les relations tendues par la présence du VIH/SIDA dans nos communautés. Le SCEAM, à l’occasion de la célébration de cette Journée mondiale du SIDA le 1er décembre 2015, invite donc tous les hommes de bonne volonté à s’unir aux communautés chrétiennes pour la promotion de la dignité humaine et le respect de la famille. La famille qui est le lien fondamental du « pacte entre l’Église et la création de Dieu 2  » ; et aussi « le principe et la pierre angulaire de la vie sociale 3« .

7. Considérant la déclaration papale de la Sainte Année Extraordinaire de la Miséricorde, nous voulons rappeler l’importance de la compassion dans nos réponses aux défis du VIH/SIDA dans les paroisses locales et organisations d’inspiration catholique.

SECAM SECRETARIAT 30 NOVEMBRE 2015

References:

1. St. Jean Paul II, Message au directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, à l’occasion de la première Journée mondiale du SIDA, 1988.
2. Pape François, Message aux évêques pendant la Conférence mondiale sur la famille, Philadelphie, 28 septembre 2015.
3. Le pape François, la vocation et la Mission de la famille dans l’Eglise et dans le monde contemporain, Instrumentum laboris, n° 11.

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